‘’NE JAMAIS DEPENDRE D’UNE INSTITUTION FINANCIERE POUR SE LANCER ‘’ Abakar Mahamat et AMAMA
- maganymagazine
- 4 mars 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 mars 2020

Coach en entrepreneuriat, styliste, fondateur et gérant de la maison AMAMA, Abakar Mahamat aura tout misé sur son rêve. Diplômé en Ingénierie Financière à l’Institut Supérieur de Management en 2015, il quitta son pays, le Tchad depuis 2010 et se rendit au Sénégal. Aurait-il imaginé devenir propriétaire d’une marque de prêt à porter une décennie plus tard ?

Besoin d’une tenue ?
« Tout est parti d’un constat. J’avais des difficultés à trouver des vêtements adaptés à ma morphologie. Je devais à chaque fois me rendre chez un couturier pour retoucher mes vêtements, les ajuster à ma taille jusqu’au jour où j’en ai eu assez. Plutôt que d’acheter des vêtements et les retravailler constamment pour qu’ils m’aillent, j’ai songé à me faire confectionner mes propres tenues. De là, j’y ai vu une opportunité d’’affaire. Je savais que je n’étais pas le seul à avoir ce problème, plusieurs personnes dans mon entourage se plaignaient souvent du fait qu’il n’était pas facile pour eux de trouver des vêtements à leur taille sur le marché et à des prix raisonnement. Il y avait une demande, alors j’ai fait une offre » Offre qui passera par une étude sérieuse du marché et de la concurrence et l’évaluation de la faisabilité du projet. Un début difficile, nous raconte Mahamat, et un projet qui aura gagné, à force de patience et de travail, la confiance de ses partenaires et clients. Ne disposant ni d’une boutique, ni d’un showroom, il commença dans son appartement avant de se décider à emporter partout avec lui, tissus et mètres.
'' Il ne suffit pas d’avoir des fonds, il faut surtout avoir une vision ''. Abakar Mahamat

Nous sommes en 2017 lorsque le designer se décide enfin à solliciter un prêt bancaire pour ouvrir une vraie boutique afin de se stabiliser et de satisfaire sa clientèle grandissante. Montages financiers réalisés, paperasses réunies et procédures engagées, il n’hésita pas à frapper aux portes de quelques banques de la place. Les refus s’enchainèrent. « Ils m’ont dit non, Simplement. Je me suis senti négligé et pas pris au sérieux. Ils m’ont dit que je n’avais pas vraiment une entreprise formelle, ils ne croyaient pas en mon projet et donc n’ont pas voulu m’accompagner». Cœur vaillant et confiant, Mahamat n’hésitera pas à s’autofinancer. Entre salaires, économies et autres entrées d’argents, tous les moyens étaient bons pour se constituer un capital. Révision des charges à la baisse, réorganisation des priorités, maximisation d’entrées de capitaux, Abakar fut son propre investisseur. « Je me suis sacrifié, je me suis battu et je l’ai fait. », dit-il.

Par ici les ciseaux !
« Ma boutique était virtuelle et mobile. J’avais tout dans ma voiture. Mon coffre et ma banquette arrière étaient inondés de rouleaux de tissus, fournitures et tout un tas de bricoles pour m’aider. Ce qui au départ n’était qu’une petite affaire de dépannage, avait fini par prendre de l’ampleur. Mon business grandissait et j’ai très vite compris qu’il me fallait un local » Sa voiture devenant trop étroite pour contenir ses bouts de tissus, et n’ayant plus le temps de faire le porte à porte, il lui fallait un point de vente et un atelier où installer son équipe, ses couturier afin de mieux les équiper.

Elégance, le mot d’ordre !
« Nous proposons des costumes modernes, pour hommes et femmes, des chemises, des pantalons, des robes de soirées, de mariages… Nous confectionnons également des boubous traditionnels tout en gardant cette touche de modernité, de raffinement, de simplicité » Devenir un groupe de plusieurs filiales, tel est le projet de la marque. « Nous ne sommes qu’à la première phase », a affirmé le fondateur qui sait ce qu’il veut pour lui et pour sa marque. AMAMA prêt à porter, AMAMA accessoires, AMAMA tissus. L’idée serait alors de faire connaitre AMAMA de par la qualité de ses produits et de lui garantir une place aux côtés des autres marques qui domine le marché sous-régional et continental.
Pourquoi pas un second showroom ? Cette question lui traversa l’esprit une année à peine après l’ouverture de sa première boutique. L’entrepreneur au cœur vaillant se lance un second défis et étend ses ailes. La marque prend de la valeur. Avec une équipe productive et des clients satisfaits par la qualité du service, le chiffre d’affaires d’AMAM répond désormais d’un montant annuel assez important. A présent commercialisées au-delà des frontières sénégalaises, les confections AMAMA se font de plus en plus connaitre et Mahamat semble être sur la bonne voie.
N'hésitez pas à suivre les comptes professionnels de la marque : amama_tailored (Instagram) et AMAMA (Facebook). À très vite 😉
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